Oui nous vivons dans une société où il est mieux de jouer la carte du « je vais bien tout va bien »
La souffrance ce n’est pas fashion !
Aujourd’hui, il est de bon ton de brandir très haut le panneau de la « positive attitude », au risque de maltraiter nos émotions douloureuses mais vitales. Ignorer nos souffrances ou tout au moins minimiser leur intensité et leur impact sur notre vie, notre santé, notre avenir est un acte dangereux.
Lorsque la douleur s’installe en nous, souvent nous voulons l’occulter, la minimiser « sèche tes larmes, tout ira bien ! ». « Pense à autre chose et cela va passer ! ». « c’est pas si grave, prends sur toi ! ».
Nos enfants sont les premières victimes de ce mode éducatif ancestral que nous trimbalons de générations en génération.
Pourtant, le meilleur moyen de faire taire une douleur, c’est de la laisser s’exprimer. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’expression de soi pour soi est la seule façon de faire cesser la souffrance. Il nous faut accepter de prendre un temps pour accueillir notre douleur afin de la comprendre et de trouver les mots pour l’apaiser.
Souvent, trop souvent, nous mettons toute notre force à lutter contre cette douleur, qu’il s’agisse d’un deuil ou de la perte d’une situation alors que c’est bien tout le contraire qu’il faut mettre en place. Mettons toutes nos forces à entendre cette douleur et à lui laisser la place de s’exprimer pour que le jour où elle sera apaisée pour de vrai, elle puisse disparaître réellement et non partir dans un quelconque tiroir de refoulement de notre cerveau. Toute chose refoulée, ressort un jour, ressort toujours et de toutes les manières possibles. Ce que l’on croit enterrer, sans avoir pris la peine d’en explorer le contour, nuit à votre santé physique et psychique, nuit à vos interactions avec les autres, nuit à votre bonheur.
Retenir la peine et les pleurs ne permet pas de faire le deuil de cette douleur. Il n’est évidemment pas question de se lamenter du soir au matin en se complaisant dans une pseudo souffrance, mais bel et bien d’ouvrir la soupape pour laisser échapper les fumées noires et retrouver un cycle normal de vie et de respiration.
Ne vous souciez pas de l’incapacité de l’autre à entendre votre douleur. Souvent l’autre est décevant face à l’expression de votre souffrance et ne vous apporte pas le réconfort attendu. Peu importe si l’autre veut minimiser vos tiraillements ou vous semble ne pas vouloir comprendre. Vous êtes en droit de ressentir ce que vous ressentez et personne ne peut vous dire si votre chagrin est légitime ou non, disproportionné ou non .L’autre n’a pas votre vécu, il a le sien. L’autre n’a pas votre sensibilité, il a la sienne, empreinte de son propre vécu qui n’est en aucun cas le votre.
L’autre vit avec ses propres souffrances, pas toujours bien soignées, et l’autre est rarement un bon consolateur, car très peu de gens sont capables de vous apporter l’écoute, le mot, la caresse qui saura vous soulager.
Pour autant, ne soyez pas virulent vis-à-vis de cet autre car en fait, s’il est aussi incapable de vous apporter du soutien c’est que lui-même a bien du mal à se secourir face à ses propres souffrances. Comment voulez vous, même si vous êtes très entourées, qu’une personne n’arrivant pas à se soutenir elle-même puisse vous prêter main forte ?
La patience, vertu, peu plébiscitée de nos jours est pourtant indispensable dans le cadre de la guérison de l’âme. Pour élucider le pourquoi ce cette souffrance et surtout de son intensité, il nous faut prendre le temps de reconstruire le puzzle et ce temps, il est indispensable de se l’accorder à soi.
Peu importe que notre société aille à 100 à l’heure, peu importe si vous ralentissez votre rythme pour un temps. L’essentiel est que vous occupiez ce temps à sonder votre âme pour comprendre ce qui lui fait mal. On ne parle pas de faire cela tout le temps mais juste le temps nécessaire.
Un temps d’écoute de soi, qui permettra de dénouer la situation. Parfois cette écoute de soi peu passer par l’écoute que l’autre vous accordera . Ce temps calme et apaisé vous permettra de faire resurgir les vraies questions qui s’accompagneront des vraies réponses. Une écoute de soi sereine se vit dans la « solitude » et cette solitude fait peur. Nous détestons souvent nous connecter avec nous même et préférons fuir notre réalité en créant une autre réalité factice. Le sentiment de solitude vient du fait que vous appréhendez la rencontre avec vous-même. Pourtant, plus vous explorez votre être intérieur et plus votre vie se remplit et moins la solitude existe !
Toujours les mêmes situations qui se répètent inlassablement ? Cette répétition a du sens. Cette répétition surgit pour vous montrer que quelque chose doit changer. Si vous avez fait ce constat de “déjà vu, déja vécu”, alors cherchez à élucider pourquoi les mêmes situations se reproduisent vous concernant. Quel message ne voulez-vous pas entendre que la répétition de ces situations essaye de vous dire ? Ne criez pas au complot mais cherchez le point commun émanant de vous qui vous laisse vivre et revivre les mêmes douleurs. Les mêmes douleurs ne sont pas un signe de fatalité ou de mauvais karma, elles viennent vous dire que leur origine est un seul et même dysfonctionnement qui prend ancrage dans votre passé, votre vécu.
Vous savez que tout ne va pas toujours bien et que vous n’allez par forcément bien ? Dans ce cas, acceptez le tout simplement et accueillez votre mal être dans la bienveillance et l’écoute et vous pouvez me croire sur parole, déjà, vous irez un peu mieux.
Allez mal, ce n’est pas mal, c’est un processus naturel, aussi naturel que celui d’aller bien. Et si pour allez beaucoup mieux, il vous faut accepter d’aller mal pour un temps et bien faites le et sondez vos émois 😉
Ronde Atomique