Sans les régimes, j’aurais pu être mince ;)

A la préadolescence, malgré quantité de sport,  mon corps s’est de plus en plus arrondi. Ma mère ayant elle aussi toujours lutté contre les démons du surpoids, nous décidâmes d’un commun accord de suivre « un régime Weight Watcher ».

Personne ne m’a forcé à faire ce régime tout au plus ai-je été fortement encouragée. Moi je souffrais de plus en plus des moqueries et des difficultés pour me vêtir à mon gout, sans pour autant me sentir si mal que ça dans ce corps.

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C’est l’image que l’on me renvoyait de moi qui était une zone de souffrance indicible.

Ce groupe de l’amaigrissement proposait une forme de régime plutôt équilibrée et c’est avec entrain et rigueur que j’entamais ce challenge.

Petite anecdote pour vous montrez à quel point j’étais investie et consciencieuse : Je me souviens avoir pleuré comme une madeleine et avoir rongé tous mes ongles par culpabilité car dès la première semaine de régime, une voisine à qui je rendais visite me proposa un bonbon .  Sans prendre garde, je l’ai mangé pour ensuite me souvenir que j’étais au régime… Par cette simple ingestion d’un ridicule bonbon, j’ai cru mon monde s’effondrer et je m’en suis voulu, tant voulu..  Tant et si bien  qu’il fallut que ma maman m’aide à “expier” et me rassure sur le fait que je ne n’avais rien fait de grave…  J’étais rongé par la culpabilité comme si j’avais commis un crime prémédité !

Ce premier régime entamé avec ferveur fut une belle réussite car à 13 ans, je passais de 75 kg à 65 kg pour je pense 1,58 cm . Génial non? quelle fierté malgré les frustrations, la faim et la difficulté. Pourtant avec mes 65 kg finalement, je restais toujours relativement ronde et franchement j’était bien loin du statut de mince qui semblait tout juste inaccessible… Et puis et surtout, à 13 ans, mon corps était en pleine mutation…

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Finalement, pour la faire courte, je crois ne même pas avoir tenu un an à 65 kg et loin de recontacter les 75 kg, je suis passée directement à 80 kg comme si l’aiguille de la balance avait rayé tous les poids entre 65 kg et 80 kg …

En plus de tous cela, j’ai développé de plus en plus de troubles comportementaux face à l’alimentation avec des phases de boulimie fortes et des envies de sucre toujours plus grandes et grandissant au rythme du malaise de l’adolescence au collège

Inutile de vous précisez que ce schéma de yoyo s’est produit et reproduit jusqu’à ce que je cesse tous régimes Clignement d'œil

Alors souvent par la suite, je me suis toujours dit :” ET si finalement j’avais “travaillé” a maintenir ces 75 kg plutôt que de lutter contre ? Finalement aujourd’hui, si je faisais 75 kg? Je serai aux anges car pour 1,70 m, mon fameux IMC serait conforme et mon image de moi encore PLUS conforme “…

Alors exit ces articles à la mode,  plein de désinvolture, comme si l’on présentait une nouvelle recette ou une nouvelle déco et qui vous parlent de vous en vous expliquant « le nouveau régime tendance « sans jamais prendre la pleine mesure de toute la souffrance intérieure profonde et indescriptible qui envahit tout votre être quand vous désirerez maigrir et que vous n’y arrivez pas !

Pire encore, la souffrance différée ! Vous générée une forme d’extase par le fait de réussir à maigrir qui tout à coup vous propulse dans un monde orgasmique ou vous rentrez dans des vêtements taillés de plus en plus petits, ou vous passer 20 FOIS PAR JOUR devant la glace, tellement les changements de votre silhouette vous obsèdent et pourtant, SANS jamais être à la hauteur de vos attentes…

ET oui parce que laquelle d’entre nous a perdu suffisamment de poids pour satisfaire, même momentanément à ses idéaux ? Ses exigences ? Et se dire “mon objectif est atteint ?”

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  Et puis finalement, plus ou moins tôt ou tard, vous reprenez tous ces kilos perdus avec toujours un peu de rab ( ça c’est cadeau Clignement d'œil ), et alors là, c’est de nouveau la descente aux enfers entre culpabilité, maltraitance , désillusion etc.

Une question me taraude. Pour celles d’entre vous qui ont réussi à un moment donné à perdre du poids de façon significative, vous êtes – vous seulement un jour vu mince ? Avez vous ressenti la “satisfaction “ de la minceur ou vous êtes vous toujours considérée comme « grosse mentalement » sans l’être réellement physiquement ?

Pour ma part c’est le cas , jamais je n’ai pu me dire pendant ces phases de lutte, à voix haute ou basse, “je suis mince ! » ni même, « je suis satisfaite de mon corps, de mon image”.

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Personnellement, même à un poids acceptable, je ne me suis jamais trouvé mince car mince par rapport à qui à quoi ? Mes référents  étant ( étaient), les “normes magasines”ou les filles les plus filiformes de la classe, inutile de vous dire que je n’ai jamais atteint mes “pseudos idéaux” et  finalement la satisfaction n’est jamais venue !

Je me rappelle un fois jeune adulte avoir réussi à perdre 30KG pour arborer 80KG et une taille 44  ! Acceptable non lorsque l’on sait que la taille moyenne des française est un 42 ?

Mais évidement au lieu de faire “copain copain” avec un nouveau corps plutôt sympa et une silhouette harmonieuse, une seule chose raisonnait inlassablement dans ma tête, « Tu pèses encore 80kg, c’est énorme ! 65 kg serait le bon poids! « Le poids que mes copines minces arborent! Pourtant , si je demandais autour de moi, « Comment me vois- tu ? « , le collectif me répondait, “tu n’es plus grosse, tu es pulpeuse, harmonieuse mais en aucun cas on ne peut dire que tu es grosse .”

Pourtant moi, d’aussi loin que je me souvienne à ce poids de 80 kg, j’avais encore pour objectif de perdre et de perdre encore alors qu’aujourd’hui j’ai le sentiment que si je faisais 80kg, je serais heureuse. Enfin, du moins, c’est ce que je m’imagine…

Finalement l’insatisfaction reste toujours au rendez vous…

“QUE ne donnerais- je pour faire …Kilos  ! « se dit -on ?… 

Sans jamais apprivoiser et accepter celle que l’on est au moment où l’on l’est  …

Je sais que j’enfonce des portes ouvertes car beaucoup de messages vont dans ce sens mais on ne le répétera jamais assez :

Faites le deuil des régimes, arrêtez les régimes !” La frustration et la restriction inhérentes à chaque régime bouleversent votre cerveau et génèrent des défaillances et des déviances comportementales !!!

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Oui je pèse mes mots ! Et au fond de vous, vous le savez bien mais vous voulez plus que tout perdre du poids et mathématiquement comment perdre du poids si je ne peux pas faire de régime ???

Je n’ai malheureusement pas de réponse unique à vous proposer car chaque cas est différent. Chacune d’entre nous a son histoire, son déclencheur du surpoids, ses comportements nutritionnels et il faut absolument faire du cas pas cas.

Par contre, ce qui est universel, c’est que le régime ne fonctionne pas ou pour des cas si rares que je refuse de parler de réussite !

N’avez vous pas constaté qu’après avoir fait un régime, vous ne pouviez plus supporter tel ou tel aliment ? Pendant le régime en lui même, ne vous est- il pas arrivé de préférer ne rien manger plutôt que de manger cette énième tomate ? N’avez vous pas passez des minutes interminables à brimer une envie irrésistible de gâteau ou de chips alors que si vous n’êtes pas au régime, votre placard peut disposer de chips sans que vous sautiez dessus comme la misère sur le tiers monde ? 

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Le trouble du comportement alimentaire est une forme de maladie qui découle directement des régimes.

Les régimes dénaturent votre relation à la nourriture.

D’un côté vous, de l’autre côté, la bouffe et au milieu, le combat !

Tantôt vous êtes dans le tout puissant contrôle et puis la perte de contrôle plus au moins totale, un cercle vicieux infernal…

Peut être une des clefs que nous propose le docteur Zermati, c’est de travailler sur les notions de :

FAIM / RASSASIEMENT / SATIÉTÉ, plutôt que sur les règles comportementales alimentaires édictées comme toutes puissantes, qui sont soit- disant des règles dites de « bon sens » et qui découlent de tout sauf du bon sens. “Faire 3 repas, prendre une collation, prendre un gros petit déjeuner, ne pas boire d’eau pendant les repas, etc.”

Je vois déjà vos yeux ébahis pour celles qui ne connaissent pas le travail de Jean Philippe Zermati Clignement d'œil Pourtant, si l’on y réfléchit, lorsque vous avez fait un gros repas la veille au soir avec une raclette arrosée et une fondue au chocolat en dessert, avez vous forcément envie de déjeuner copieusement le lendemain matin ?

Alors finalement que faut- il faire ? Avaler un copieux petit déj parce que c’est une bonne règle alimentaire ou ne rien manger parce que vous n’avez pas faim au levée suite à votre repas de la veille ?

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Je vous laisse méditer sur cette réflexion et je reviendrai vers vous avec d’autres de ces théories qui bousculent et ont le mérite de nous questionner différemment. Et si c’était ça au fond le développement personnel ?  Clignement d'œil Clignement d'œil

D’ici là mes belles rondes atomiques, vous pouvez commenter ce billet et je vous souhaite une belle réflexion du jour !

 Atomiquement vôtre,

Christelle   

% commentaires (1)

A force de se priver effectivement on connait la frustration…et on devient experte en comportement alimentaire 😉
Chaque cas est particulier mais pour ma part moi aussi les régimes m’ont fait grossir..ça fait mal de l admettre mais j aurai du foutre la paix a mon corps…Bonne journée.
Elodie.

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